Potomitan

Site de promotion des cultures et des langues créoles
Annou voyé kreyòl douvan douvan

BOKANTAJ LANG KREYOL

Deux auteurs en langue créole, à l’occasion du 174 années de commémoration de l’esclavage,
se sont rencontrés en Martinique (22 mai) et en Guadeloupe (27 mai).
Il s’agit de Djant MBITAKO et Jude DURANTY.

Jude Duranty

  

Ces deux écrivains en langue créole ont un point commun, celui d’avoir traduit une œuvre de Marise Condé. Si Jude DURANTY a commencé avec «Hugo le terrible» devenu «Siklòn Igo»; Djant MBITAKO lui a emboité le pas en traduisant «Savanah Blues» en «Kaladja Savanah».

Ils ont décidé de se rencontrer autour des dates de l’abolition de l’esclavage.

MBITAKO en Martinique du 18-24 mai 2022

MBITAKO a donc passé une semaine en Martinque du 1 au 24 mai. Il a présenté ses ouvrages au Prêcheur le vendredi 20 mai en présence d’un membre du Conseil municipal. L’auteur a surtout pris contact avec la responsable de la Bibliothèque municipale Eugénie? pour de futur projet qui pourrait englober d’autres communes de la côte caraïbe.

C’était l’occasion, pour sa deuxième venue dans notre pays de se recueillir sur la tombe d’Aimé Césaire à la Joyau. Il a pu aussi admirer le Fromager de Saint-Pierre. Le jeudi il participait au récital poétique de Nicole Cage à la Médiathèque du Saint-Esprit à l’issue de sa résidence d’écriture au Bénin.

Le samedi il a également participé au Contes de la Pleine lune de Jala à la Pointe de la Vierge avant de plonger au cœur du spectacle de la commémoration du SERMAC. Ce fut un excellent moment de découvrir la musique, la danse et la vidéo à travers l’immense prestation des différents ateliers du SERMAC.

Le dimanche 22 mai il participait à la commémoration de la Ville du Carbet au son des conques de lambis, de tambour sous les lumières des flambeaux. Il a découvert les talents de slameurs de Jid mais en bon conteur il a aussi déclamé un extrait de 1848 dans son roman Neg mawon. Il a été surpris par le nombre impressionnant de manifestations toutes aussi intéressantes l’une comme l’autre.

MBITAKO qui était logé dans un gîte à Schœlcher a pu découvrir la ville et ses quartiers, il a repris l’avion en compagnie de Jid le 24 mai.

Jude DURANTY (Jid) en Guadeloupe du 24-31 mai 2022

Jude DURANTY est donc arrivé le mardi en compagnie de MBITAKO. Dès le mercredi il participait à une conférence de presse au Restaurent « Le Petit Jardin » à Pointe-à-Pitre malheureusement les journalistes ne se sont pas déplacés.

Le jeudi c’était un important rendez-vous à l’Hôtel ARAWAK devant un public attentif à la présentation du travail littéraire des deux auteurs-traducteurs réalisé d’une main de maître par l’agrégée en langue créole, Mirna Bolus. Le public présent a pu entendre quelques extraits proposés par des comédiens (José Gernidos, Madame Kancel). Il a pu également faire l’acquisition d’ouvrages que les deux auteurs ont eu plaisir à dédicacer.

Le vendredi 27 mai

Les manifestations étaient également très nombreuses dans tout le pays tant en Grande-Terre ou à la Basse-Terre. Mais dans l’après-midi c’est au Gosier que nous nous sommes rendus pour rencontrer les membres du CM98 qui a rendu public plusieurs noms de nouveaux libres dans diverses communes. J’ai pu voir le nom Duranty à Caperterre Belle Eau. Il va falloir faire le lien avec l’ancêtre qui apparait en Martinique en 1885. Le soir à partir de 19h00 c’est Michel Mado et François Ladrezau qui ouvrait les hostilités musicales. La ville du Gosier a fait les choses en grand et elle a confié au pianiste compositeur Jean-Michel Lesdel le soin de présenter une œuvre intitulée «Symphonie Ka». En effet, un quatuor cubain et des cordes de Guadeloupe accompagnés de tambours Ka soutenaient les voix de Francois Ladrezeau et M. Moézza dans «L’hymne à Delgrès» incontestablement ce fut un grand moment musical qui se termina par un grand feu d’artifice.

Le samedi les deux auteurs étaient en signatures respectivement à Saint-Anne dans la Librairie EPITHETE et l’après-midi à la Librairie POINT LIRE au Moule.

Incontestablement pour une première cette double rencontre autour des abolitions fut un bon moment pour les deux auteurs. Les 22 et 27 mai resteront marqués par le signe du partage et de la solidarité entres auteurs de Guadeloupe et de Martinique. Pendant mon séjour j’ai eu également l’opportunité de rencontrer un pionnier de l’écriture en créole guadeloupéenne Hector Poullet avec qui j’ai déjà publié deux livres. J’ai pu rencontrer également l’éditrice Manick Siar-Titéka qui a récemment publié « Sansann » sur sa plateforme «Une Voix, Une Histoire».

Ces rencontres augurent de belles collaborations et appellent à nous fédérer pour plusieurs bokantaj. Peut-être que si les institutions s’impliquent nous devrions mieux connaître cette littérature créole dans toute sa vitalité

Jid

*

 Viré monté