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À Dadou Pasquet
de Magnum Band

André Fouad

Publié le 2018-12-21 | Le Nouvelliste

Il neige sur la ville de Boston, «The spirit of America». Mon cœur est en écharpe, blessé par les tumultes de la vie. Je vois cette vie en noir et blanc. Soudainement, ta chanson «Retounen an Ayiti» aux couleurs konpa-funk me rend nostalgique, elle revient à ma mémoire de poète-nomade, aux pieds poudrés telle une ritournelle.

On a tout fait pour te banaliser, te réduire au silence, vilipender ton passé de gloire, de vigie, de créateur prolifique, avant-gardiste, éclectique.

Ce que tu as déjà réalisé pour l'art, la culture haïtienne n'a pas de prix - tu appartiens à la race des grands, des génies qui ont laissé leurs traces indélébiles dans ce monde où la médiocrité aujourd'hui règne en maître et seigneur.

J'ai appris au fil des années à t'apprécier à la hauteur du personnage que tu représentes, à la hauteur de tes rêves - de tes rêves musicaux de haute intensité épousant le blues, le negro-spiritual, le funk, le konpa de Nemours, les rythmes chaloupés, endiablés de nos ancêtres issus de diverses tribus du Congo en passant par le Dahomey jusqu'aux Taïnos.

Que de hits, que de messages tu as semés dans le jardin musical d'Haïti et du monde comme «Fierté», «Liberté», «Courage», «Pakapala», «Jehovah». Que sais-je encore?

Que de solos, que de riffs ne nous as-tu pas offerts avec ta guitare magique, sublime, féerique!

Aujourd'hui, mes mots portent les couleurs de tes cris, de tes questionnements au quotidien, de tes griefs souvent incompris par les apôtres du mal et de la déraison.

Tu restes et tu resteras grand à mes yeux et aux yeux des autres.

Merci Dadou !

Viré monté