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Rock Sakay

Roman par Emmanuel Genvrin

 

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Rock Sakay, Emmanuel Genvrin • Gallimard • 2016 • ISBN 9782070179756 •
208 pages • 13,99 €.

Rock Sakay

Mardi 7 mars 2017 à 11h, lancement du livre au Blue Penny Museum de Port-Louis.

La Sakay  – prononcer «sakaille», piment en malgache – est la dernière aventure coloniale française (1952-1977), soit l’installation d’agriculteurs «Petits Blancs» réunionnais sur les plateaux du moyen-ouest de Madagascar. En dépit d’une authentique réussite – la ferme d’élevage de porcs sera la troisième du monde –, le gouvernement malgache mettra fin à l’expérience et expulsera les colons. Cet échec restera une plaie béante dans l’imaginaire réunionnais, comparable à celle des Pieds noirs d’Algérie. Eux s’appelleront «Pieds rouges» à cause du sol de latérite.

Le héros du roman, Jimi, est un adolescent noir de la Sakay qui traverse cette époque troublée. Il survit grâce à la musique rock et à l’indéfectible amour qu’il porte à la belle Janis, sakayenne comme lui. Pour elle, de 1977 à 1994, Jimi multiplie les voyages entre La Réunion, Madagascar et la métropole. Il côtoie les soubresauts politiques de la Grande Île, l’évolution sociétale de La Réunion, les musiciens locaux des deux îles. En métropole, il est un temps junky, travaille en usine, devient intermittent du spectacle, côtoie le milieu de la mode, des gauchistes et des intellos parisiens. Pour finir, Janis, devenue folle, est hospitalisée dans une clinique du Loir et Cher. Sa mort «libère» Jimi qui, faisant son deuil de rock star, s’ouvre les portes du théâtre d’un amour nouveaux.

Emmanuel Genvrin est né en 1952, d'un père normand et d'une mère belge. Il a un oncle malgache et des souvenirs familiaux en Haïti. À La Réunion, il a fondé le théâtre Vollard.

Résumé

Jimi, de son vrai nom Francius Leveneur, est un ado Réunionnais noir, amateur de rock qui a émigré enfant à la Sakay (Piment en malgache), dernière expérience coloniale française à Madagascar (1952-1977). Au collège de Babetville — le chef-lieu de la Sakay — il est tombé amoureux de Janis, de son vrai nom Henriette Boyer, une «hippie» comme lui, lors d’un Roméo et Juliette au club théâtre du collège. Il est rapatrié avec sa famille à La Réunion en 1974 mais Janis qui aurait dû l’être un peu plus tard à la suite du suicide de son père, a disparu. Jimi délaisse alors son lycée du Tampon à La Réunion pour devenir un stagiaire Bumidom (Bureau pour la migration des départements d’outremer). En effet, les candidats réunionnais exécutent leur stage de «préformation» à Madagascar, ce qui permet à Jimi d’y retourner à moindre frais.

Il retrouve les lieux de son enfance, assiégés et peu à peu abandonnés par les colons. Suite à une odyssée dans les collines, il apprend que Janis est partie avec Maxime Radoson, un militant nationaliste malgache, également ancien du collège. Jimi tombe malade, est battu et dépouillé, puis recueilli par une ancienne copine de collège Iary, dont il a eu autrefois un fils, Francis. Leur vie commune prend fin lorsqu’il assiste aux événements qui chassent définitivement les Réunionnais en décembre 1977. Il retrouve la trace de Janis à l’université d’Antananarive et, après une «nuit d’enfer» avec elle, est expulsé et interdit de séjour par Maxime, proche du régime.

Jimi se retrouve quelque temps ouvrier à la chaîne chez Simca-Chrysler à Poissy puis devient musicien intermittent à Paris. Il vit avec une Malbaraise (Indo-Réunionnaise), Claudine, mais, délaissé, tombe dans la drogue et devient un junky accro à l’héroïne. Lors d’une tournée à Metz avec le chanteur Laurent Voulzy, il retrouve par hasard une de ses sœurs jumelles, Nénette, qui lui donne des nouvelles de la famille — son père Faldony, alcoolique, est décédé —, et le convainc d’effectuer une «désintox» à La Réunion, où l’on ne trouve pas d’héroïne mais du zamal, le cannabis local. Il se fait engager par le chanteur Johnny Halliday qui tourne là-bas et s’y installe pour une rehab, pris en charge par l’autre jumelle Minette, infirmière, et son compagnon Arthur, médecin VAT (service militaire civil français). Il est hébergé dans la villa d’un docteur original qui recueille artistes et marginaux. Jimi a une brève aventure avec la maîtresse du docteur, Mija, un mannequin sud-coréen. Remis sur pied, il rend visite à sa mère Rita qui l’informe que son père biologique est un politicien noir connu de l’île.

Peu après, il lit dans un journal que Maxime Rado a été assassiné à Antananarivo par les Kung-Fu malgaches, un mouvement politico-mystique manipulé par le régime. Janis, pourchassée, a de nouveau disparu. Jimi trouve une place sur un voilier en route pour Diego-Suarez, au nord de Madagascar. Il débarque clandestinement à l’Île Sainte Marie et se rend en pirogue, taxi-brousse et train à Antananarivo où il assiste à l’écrasement de 1984 des Kung-Fu par l’armée. Il retrouve la trace de Janis qui a perdu la raison et a été mise au vert par un ministre ami chez les parents de Maxime dans une ferme de la Sakay. À Babetville, il retrouve brièvement Francis qui a dix ans et paye une guitare à son fils. Jimi enlève Janis et, au terme d’un nouveau périple en taxi-brousse, retrouve le voilier à Diégo pour un retour à La Réunion. Janis, redevenue «normale», est cruellement indifférente à Jimi et séduit un membre de l’équipage – un magistrat en goguette – qu’elle détruit et abandonne dès son retour dans l’île. La jeune femme débute à La Réunion une vie d’errances et d’excès qui tourne au scandale. Jimi profite du séjour pour rencontrer son père qui lui obtient temporairement un emploi.

Jimi est reparti en France où il vit désormais avec le mannequin Mija. Il stabilise sa vie affective et cherche à devenir chanteur-auteur-compositeur lorsque sa sœur Minette l’appelle au secours: Janis a multiplié les crises délirantes et se trouve hospitalisée. Abandonnée de tous, elle prononce mécaniquement le nom de Jimi. Jimi trouve un placement pour Janis dans la clinique «anti-institutionnelle» de La Borde, dans le Loir et Cher, grâce au célèbre philosophe et psychothérapeute Félix Guattari. Mais Jimi tombe dans une crise profonde quand il se rend compte qu’il ne deviendra jamais une star de la chanson (Un autre Réunionnais — Gérald de Palmas — a été choisi à sa place par les maisons de disques.) Retrouvant ses vieux réflexes de marcheur, il s’enfuit en province. Il s’arrête à la cathédrale de Chartres et poursuit jusqu’à la clinique de La Borde où Janis, qui joue au théâtre dans une pièce de Büchner, a complètement perdu la raison. A cette occasion, Jimi fait la connaissance du célèbre metteur en scène Gabriel Garran qui lui offre un rôle dans La résurrection rouge et blanche de Roméo et Juliette de l’auteur congolais Sony Labou Tansi.  Rentré à Paris, Jimi reprend sa vie commune avec Mija et passe les auditions théâtrales avec succès.

A La Borde, Janis met fin à ses jours. Jimi ramène ses cendres en 1993 à Madagascar lors d’un ultime voyage à la Sakay en compagnie de sa sœur Minette, d’Arthur, de Rita, de Mija et de la mère de Janis. Il y retrouve son fils Francis qui, à dix-huit ans, veut devenir musicien. Il répand seul les cendres de Janis dans la rivière Sakay. Le soir même, Mija lui apprend qu’elle est enceinte d’une petite fille qu’ils appelleront Janis.

CRITIQUES PARUES

«Un roman soufflant» La Librairie Francophone — France Inter.

«Ce premier roman que je vous recommande vivement, à lire et à offrir», Albert Weber — Planète
Francophone.

«Un portrait de la société créole», Toronto public Library.

«Sakay, c’est du piment et ce roman n’en manque pas», Hervé Bertho — Ouest France.

«Un beau roman d’apprentissage», Sarah Castel — Terre Des Livres, Lyon.

«Un savoureux récit, à la fois simple et foisonnant», Roselyne Dumazel — Coup de coeur du biblio.gard.fr.

«Un passionnant road movie, très construit», Stéphanie Buttard — Le Quotidien de la Réunion.

«On a hâte de lire Rock Sakay», Marine — le Journal de l’Ile de La Réunion.

«On n’avait pas ressenti un tel plaisir de lecture depuis Axel Gauvin», Isabelle Kichenin — Marcelle.

«Un très beau roman aux teintes mélancoliques, presque automnales», Emmanuel Gédouin — Le tour du N.

«Un roman initiatique prenant, trépidant, avec des personnages attachants», Marie Martinez— L’avis textuel.

«C’est vif et léger, tout en racontant des choses très fines», Dominique Bellier — Le Mauricien.

«Un livre prometteur», Pierre Maury — Journal d’un lecteur (Madagascar)

«Une histoire palpitante, road book aussi brillant qu’affamant», Zerbinette — L’Azenda.re

«Une épopée littéraire réjouissante et pétillante de vie» Andry Patrick Rakotondrazaka — L’express de Madagascar.

«Un roman actuel avec une énergie rock, écrit à la manière cinématographique. A lire absolument», Anjara Rasoanaivo — Midi Madagasikara.

«C’est une histoire d’amour actuelle et déglinguée qui nous renvoie aux tragédies classiques», Nathalie Valentine Legros et Geoffroy Géraud Legros — 7 Lames la mer.net.

«Rock Sakay a son charme particulier», Holy Danielle — News Mada.

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